Le réemploi des matériaux en architecture

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Nouvel intérêt pour l’architecture

S’il a toujours existé dans l’histoire de la construction, le réemploi des matériaux trouve aujourd’hui un nouvel intérêt face à l’urgence environnementale et à une conscience écologique grandissante dans le secteur de la construction.

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Histoire de nos constructions

Le réemploi des matériaux a toujours existé dans l’histoire de la construction et ce, pour diverses raisons :

  • économique,
  • manque de matériaux locaux,
  • difficulté d’approvisionnement.

En effet, le réemploi des matériaux était utilisé en cas d’urgence. Lorsque les projets de construction concernait des rénovations : réparer ou consolider un bâtiment écroulé ou pour restaurer des monuments historiques.

Ensuite, au début du XIXe siècle, la révolution industrielle a repoussé les limites des problématiques de fabrication, de transport et d’approvisionnement des matériaux de construction. Elle a mis fin à cette pratique.

Puis, les contraintes liées aux nombreuses normes techniques dans la construction n’ont pas favorisé son retour.

Les constructions d’aujourd’hui …

Face à l’épuisement des matières premières, le réemploi des matériaux trouve un regain d’intérêt dans le bâtiment qui cherche à évoluer sur le plan écologique. C’est ainsi que de nouvelles pratiques plus sobres et moins énergivores se mettent en place. Les lois évoluent également en ce sens :

– Le 30 janvier 2020, la loi relative à la lutte contre le gaspillage a été adoptée, dans laquelle de nombreuses évolutions ont été apportées sur la gestion des déchets du BTP, ce qui impacte directement la filière du réemploi des matériaux.

– La nouvelle réglementation énergétique 2020, qui intègre l’analyse du cycle de vie du bâtiment de la phase de construction à la fin de vie, valorise l’utilisation de matériaux et composants issus de la filière du réemploi.

Mais avant tout, c’est l’Union Européenne qui a engagé des mesures en faveur d’une économie circulaire et de valorisation des déchets dans ses États membres.

L’objectif « zéro déchet » est un enjeu de taille dans le secteur du bâtiment en France, qui génère à lui seul environ 40 millions de tonnes de déchets par an.
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Qu’est ce que le réemploi des matériaux implique concrètement ?

Le traitement des déchets du BTP peut prendre plusieurs formes : le réemploi, le recyclage, la valorisation énergétique et enfin l’élimination. Les différents acteurs économiques du bâtiment doivent donc privilégier la filière du réemploi des matériaux car elle permet la mise en place d’une nouvelle économie circulaire vertueuse.

Et pour cause, cette démarche présente de nombreux avantages, notamment économiques par rapport à l’utilisation de matériaux neufs. Economies réalisées sur la gestion des déchets (transport, cout de traitement et de mise en décharge…) mais aussi sur la revente des matériaux destinés au réemploi.

Cela explique que de nombreux acteurs économiques s’implique davantage en faveur du traitement des déchets. Ils vont jusqu’à inclure dans leurs appels d’offre, en réhabilitation, des clauses relatives au réemploi des matériaux.

En somme, le processus de réemploi implique la mise en place d’une filière complète qui commence par un diagnostic ressources. Ce dernier, permet d’établir un état de lieux des matériaux pouvant être réemployés. Au final plusieurs actions en découlent pour le bon suivi de ce diagnostic: élaboration de fiches techniques des matériaux, démontage sélectif, stockage et commercialisation des matériaux.

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Et l’architecte dans tout ça ?

En marge de la procédure à mettre en place, l’architecte doit également adapter ses pratiques à l’utilisation de matériaux de réemploi dans sa conception. La démarche de conception classique doit être adaptée et le projet devra être évolutif en fonction des ressources disponibles.

La réussite d’une opération de réemploi implique une collaboration étroite entre tous les intervenants, maître d’ouvrage, bureaux de contrôle, ingénierie… La relation entre le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre sera prépondérante pour donner la volonté à l’équipe de maîtrise d’œuvre de concevoir ensemble des solutions innovantes.

Cependant, les pratiques étant pour le moment marginales, c’est à nous tous professionnels de la construction de nous mettre en marche, de dépasser les contraintes techniques et juridiques pour aider le développement à grande échelle de cette filière !